Il y a quelques semaines, le Conseil fédéral a soumis à consultation le projet de modification de la loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr). Le Centre Patronal par l’intermédiaire de Frédéric Bonjour, Directeur de la formation et de Romandie Formation, soutient ce projet de modification. Cette modification engagée par le Conseil fédéral a pour objectif principal de soutenir financièrement les participants aux cours préparatoires aux examens fédéraux par une contribution directe. Concrètement, les bénéficiaires de ces nouvelles mesures seront les candidats puisque les subventions fédérales iront directement dans leurs poches. Jusqu’à 50 % du montant de l’écolage, avec un plafond tout de même, pourra être pris en charge par la Confédération. Frédéric Bonjour souligne que « c’est une très bonne chose pour les candidats » et ajoute que « en Suisse romande, cela ne va pas changer grand-chose pour les organisateurs de cours qui reçoivent très peu de soutien public ». En clair, les tarifs ne changeront pas en raison du nouveau système mais « cela va permettre de clarifier les flux financiers ». Jusqu’à maintenant, ce sont les cantons qui reçoivent l’argent de la Confédération avec pour charge de les distribuer aux différents acteurs de la formation avec plus ou moins de générosité par secteur et charge à chaque institution d’en faire bon usage. Dès janvier 2017 Le Directeur du département de la formation du Centre Patronal estime que cette nouvelle loi va aussi permettre de « réduire l’inégalité de traitement entre les candidats à la formation professionnelle et les étudiants des HES et universités ». Mais malgré cette bonne nouvelle pour les candidats à la formation professionnelle, Frédéric Bonjour ne pense pas que cela va amener plus de candidats pour autant dans les centres de formation professionnelle. Dans toutes les enquêtes et études réalisées sur la question des facteurs de décision, de suivre ou non une formation en cours d’emploi, l’élément coût financier vient seulement en 3ème ou 4ème place. Au contraire, sachant que cette nouvelle mesure doit entrer en vigueur en janvier 2017, le Directeur de Romandie Formation voit une très probable forte baisse des inscriptions pour 2016. Les candidats préféreront attendre 2017 pour s’inscrire et recevoir directement l’aide financière de la Confédération. 

 

La reconnaissance des titres aux niveaux européens 

Un autre grand chantier en cours, est celui des nouveaux noms à donner à nos fameux Brevets et Diplômes fédéraux afin qu’ils « parlent » mieux hors de nos frontières notamment. Pour le patron de Romandie Formation, la reconnaissance des titres de la formation professionnelle au niveau européen « est une bonne idée » mais seulement si elle passe par une « modification intelligente ». « L’utilisation des termes comme Bachelor Pro ou Master Pro serait complètement stupide et entraînerait surtout la confusion ». Des groupes de projets, auxquels participe Frédéric Bonjour, planchent sur des noms de titres accompagnés d’une classification des compétences techniques acquises. A suivre. 

 

Quelques 500 institutions organisent des cours préparatoires aux Brevets et Diplômes fédéraux pour plus de 400 titres différents. « C’est trop ! » estime Frédéric Bonjour. « Beaucoup trop de diplômes traitant essentiellement du management dans des professions diverses se ressemblent et souvent pour de trop petits effectifs avec le risque que les cours préparatoires ne s’ouvrent pas». Attention donc à une course aux titres inutile pouvant conduire à une dévalorisation de ces derniers. Etant probablement l’école professionnelle qui offre la plus large palette de cours préparatoires à des Brevets fédéraux en Suisse, plus de 30 à ce jour, Romandie Formation fait clairement le choix de la qualité par la spécialisation pour le futur. Par exemple, dès l’année prochaine, les quelques 5'000 étudiants accueillis dans les murs du Centre Patronal de Paudex chaque année, auront tous à disposition un outil de e-learning en complément de leurs cours en présentiel.