Conseils
Recherche d’emploi: mon témoignage et mes conseils

Vous recherchez un emploi. Covid, télétravail, période difficile, inhabituelle, 250'000 demandeurs d’emploi, cantons romands en tête et pour couronner le tout, à l’heure où j’écris cet article, il pleut. Je suis aussi en recherche d’emploi depuis quelques mois, freelance sans client, sans indemnités de chômage, mais j’ai droit à une mesure, c’est-à-dire des cours en groupe donnés par des coach. J’ai de la chance: les participants sont sympathiques. Je n’ai pas de chance: tous les cours sont en visioconférence. Je n’ai pas la solution miracle pour trouver un emploi, mais voici mes constatations et suggestions.

Melanie Blaser profile picture Rédigé par Melanie Blaser

Le télétravail

Le télétravail, terme absurde s’il en est, ne va pas s’arrêter là. Certaines entreprises, qui le refusaient à leurs employés début 2020, ont fermé leurs bureaux et offrent des alternatives dans les espaces de coworking. La vente d’ordinateurs portables explose, ainsi que la vente de solutions pour le télétravail.

Il faut donc s’en accommoder. Ou mieux, s’organiser en conséquence. Certains préconisent d’avoir un endroit dédié chez soi. Moi je préfère travailler – la recherche d’emploi fait partie intégrante de mon travail – sur ma table à manger, et "ranger mon bureau" le soir, avant de préparer à manger. Comme je n’ai pas de trajet, c’est le rangement de mes papiers et de mon ordinateur qui fait office de transition entre le travail et la fin du travail.

Vous trouverez d’autres conseils sur JoHdi.

Agences de placement

On entend de tout sur les recruteurs professionnels, agence de placement, headhunters. Il y a deux types de headhunters: ceux qui ont des mandats exclusifs, ce sont les plus intéressants pour la recherche de postes spécifiques ou dans une industrie spécifique. Ces recruteurs vont s’intéresser à votre parcours, à votre profil. Il est important de créer une vraie relation avec eux. Ils connaissent du monde. Leur réseau devient le vôtre.

Les autres ont plusieurs mandats, qui ne sont pas forcément exclusifs. Généralement, ils sont intéressés à trouver des compétences qui correspondent à ce qui leur est demandé par leur client, c’est-à-dire à l’entreprise qui a un poste à pourvoir. Pour les soft skills (voir mon article Comment mettre ses soft skills en valeur), ils laissent ça au client. Ils travaillent pour gagner de l’argent surtout. Entre deux, on trouve de tout.

Une personne en recherche d’emploi est aussi un client pour un recruteur, dans le sens où nos compétences sont le produit que nous proposons et dont ils peuvent disposer. D’où l’importance d’élaborer et revoir sa liste de compétences en permanence (voir aussi Comment faire son bilan de compétences). Et de garder en tête la loi de l’offre et la demande. Allez voir ce qui existe sur Internet: comment est-ce rédigé? que demandent les employeurs? de quoi ont-ils besoin? Plus on a conscience de cela, mieux on est aptes à rédiger nos propres compétences. Pour chaque CV et lettre de motivation, faites correspondre les mots que vous utilisez pour décrire vos compétences professionnelles à la terminologie de l’annonce.

Il en va de même pour vos soft skills, regardez ce que recherche l’employeur, lisez l’annonce à haute voix, enquêtez sur les valeurs de l’entreprise. Pour chaque compétence ou soft skill, cherchez des exemples dans vos emplois précédents qui démontrent que vous êtes proactif, discret, curieux, attentif, etc. Notez-les, pour ne pas les oublier. Vous pourrez toujours les réutiliser ultérieurement.

Améliorer son réseau

C’est mon premier conseil, en toute situation à vrai dire. Je le disais déjà quand ma fille est née: ne subissez pas la solitude de la mère et son nouveau-né. Je l’ai conseillé à ma coiffeuse, qui m’a chaudement remerciée: elle va suivre des cours avec une sage-femme indépendante, j’espère qu’elle créera des liens avec les autres femmes enceintes et qu’elles promèneront leur bébé ensemble.

Il en va de même si vous êtes sans emploi, en attente d’un nouveau défi, en reconstruction ou réorientation professionnelle. Ne restez pas seul/e. Il est possible de créer des liens notamment par les mesures (cours, formations) proposées par le chômage, vous rencontrerez des personnes dans la même situation que vous (par visio, certes, mais rien de vous empêche les inviter à boire en café, par groupes de 5…) et pourrez échanger avec elles et eux, sur LinkedIn, Facebook, Whatsapp, devant un vrai café, peu importe. Un peu de soutien est toujours le bienvenu. Demandez-leur comment ils font, échangez.

Un coach nous dit que sur 100 postes repourvus, 60 le sont par le réseau, 20-25 par des annonces et 20-25 par des recruteurs professionnels. Mais alors, pourquoi ne répondre qu’aux annonces ? Une recherche d’emploi est beaucoup plus que ça.

Parlez de votre recherche à vos amis, anciens collègues, parents, les commerçants de votre ville ou quartier. Un coach a trouvé une opportunité en parlant avec sa boulangère : oui, tout arrive! Lisez des articles, cherchez des idées, des noms d’entreprises auprès desquelles vous pourriez faire des offres spontanées. Soyez curieux, informez-vous.

Soyez actifs sur LinkedIn, likez, commentez, mais restez pertinent. Et sachez que chacun peut avoir son opinion, mais on n’est pas obligé de l’étaler partout. Il est plus utile de commenter des articles ou publications qui sont en relation avec notre job, que de donner un avis négatif sur le vaccin contre le Covid. Chercher un job ne prend peut-être pas 8 heures par jour, mais 8 minutes ne sont jamais suffisantes.

Profils atypiques

On lit de plus en plus que les parcours non-linéaires et les profils atypiques ont la cote. Ah… ok, c’est possible, mais je n’ai pas encore compris comment le mettre en avant ? comme se faire remarquer? qui recherche ça? qui s’y intéresse? Peut-être est-ce plus facile quand on est en emploi? J’ai bien l’exemple d’une HR Manager qui est devenue traductrice au sein de son entreprise, après avoir obtenu un certificat de traduction. Sinon, je connais plutôt des employés qui sont devenus indépendants. Il est vrai qu’une recruteuse m’a dit au téléphone qu’elle aimait bien mon parcours, mais je n’ai jamais eu de nouvelles ensuite. Ses collègues ne devaient pas partager son avis.

Élargir ses recherches au travail temporaire

Le travail temporaire a de nombreux aspects positifs. Il permet d’avoir un job fixe dans certains cas. Il permet aussi de voir dans quels secteurs on est à l’aise, de diversifier nos expériences, d’avoir des vacances entre deux mandats, d’élargir son réseau, de mieux comprendre ce qu’on veut, ce qu’on cherche… et ce qu’on ne veut pas, de se confronter à différentes cultures d’entreprise, chefs, collègues, etc. On peut l’envisager à court terme, et continuer de rechercher un emploi fixe qui correspond à nos attentes, ou l’envisager à long terme, pourquoi pas?

Dans tous les cas, recherche de poste fixe ou temporaire, je préfère avoir une bonne relation, suivie, avec une ou deux agences. S’éparpiller dans de nombreuses agences n’a pas de sens. Mieux vaut avoir un ou deux recruteurs qui «s’occupent de nous». D’ailleurs la plupart des postes sont publiés un peu partout.

Être actifs

Soyez actifs, pas seulement sur les réseaux sociaux, mais auprès de vos anciens collègues et amis, et dans la vie en général. On va se souvenir de vos belles photos de balades dans la neige, mais personne ne va trouver intéressant de savoir que vous restez planté devant la télé, sauf si vous êtes journaliste spécialisé dans les séries. On va retenir que vous vous baignez toute l’année dans le lac, mais pas que vous prenez l’apéro tous les soirs. Sortez chaque jour, l’air frais est bon pour la santé, même sous la pluie, et quand vous rencontrez des gens, dites-leur que vous cherchez un job.

Définir notre/nos recherche/s

Il est important de définir clairement ce qu’on recherche. Pour soi-même et pour les autres. Les recherches peuvent être multiples: un emploi temporaire ou fixe, dans tel domaine ou tel autre. Et si on a plusieurs carrières à son arc, alors on a plusieurs directions à définir et explorer. Selon un conseiller ORP, on décroche en moyenne un entretien pour 30 recherches. 

Il faut aussi apprendre à parler de soi aux autres, un exercice difficile, apprendre à se présenter et expliquer ce qu’on recherche. Un coach nous dit qu’on doit être capable de se présenter en 60 à 90 secondes. J’ajoute qu’on devrait être capables de vulgariser, d’imaginer qu’on parle à notre grand-mère. On a souvent l’impression de se répéter au cours de notre recherche d’un emploi, c’est normal, mais il faut se dire que notre interlocuteur nous entend pour la première fois, ne sait rien de nous. Alors, on peaufine notre présentation, on l’améliore, on arrête de se répéter, on en vient au but, à l’information principale.

En conclusion: rien n’est définitif

"Success is not final, failure is not fatal: it is the courage to continue that counts" Winston Churchill

("Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte." Traduit par moi-même :-)

Oui, on reçoit beaucoup de réponses négatives et relativement laconiques. Oui, c’est le silence radio du côté des agences de recrutement et de certaines entreprises. Pourtant, on a écrit, appelé, mais rien à faire, pas de réponse. Soit on leur propose de mettre en place un processus de recrutement efficace et respectueux des être humains en recherche d’emploi… soit on apprend à tourner la page, les pages, au fur et à mesure. Et on passe à autre chose, on continue d’explorer. « Si ce poste n’est pas pour toi, c’est qu’il y en a un autre qui t’attend », m’a écrit un ami qui a galéré et qui est maintenant heureux et bien payé. Prenez soin de vous et bon courage!

Merci à Patrice Berthon-Moine et Luca Allaria pour leurs précieux conseils qui ont atterri dans cet article. 

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