Conseils
La puissance du langage corporel au travail
Que d’études, de recherches et de littérature sur le comportement non-verbal! C’est de toute évidence un sujet important, surtout dans un contexte professionnel et encore plus lors d’un entretien d’embauche.
Chantal Cadorin profile picture Rédigé par Chantal Cadorin
Avant de rentrer dans les détails des micro-expressions et du langage corporel que j’aborderai lors de prochains articles, j’aimerais aujourd’hui vous parler de l’importance du langage non-verbal et surtout vous donner un conseil à utiliser sans modération, qui n’a pas de prix avec résultat garanti, preuves à l’appui! 



Importance du langage non-verbal
Vous avez probablement déjà entendu parler de cette étude, datant de la fin des années 60 conduite par Albert Mehrabian, professeur émérite de psychologie à l’Université de Californie (Los Angeles), qui a démontré la différence d’impact entre les messages verbaux et non verbaux. Au cours d’une communication, le sens des mots importe peu, ou plus précisément les mots employés comptent pour 7% seulement. Le reste est donc non-verbal et représente 93% de la communication. On parle de la « règle des 3 V » pour Verbal, Vocal et Visuel. On peut résumer cette règle selon l’équation suivante : Appréciation totale=7% sens des mots (verbal)+ 38% voix (vocal)+ 55% visuel. 

En clair, cela signifie que si vous avez un discours à faire ou que vous communiquez simplement avec d’autres personnes, sachez que vos interlocuteurs seront sensibles à bien d’autres signes que vos mots, à savoir l’intonation, les pauses et le timbre de votre voix pour 38%, l’expression de votre visage et votre langage corporel pour 55%. 

Imaginez une personne face à vous qui affirme: « Je n’ai pas de problème avec toi ! » (verbal), alors que cette même personne évite votre regard et manifeste un comportement fermé (non-verbal). Comment allez-vous vous sentir ? Vous allez probablement davantage retenir la communication non-verbale plutôt que les mots employés. Ou bien quelqu’un qui vous dit : « Je vous écoute » tout en faisant autre chose… Les exemples sont infinis. C’est ce qu’a voulu démontrer le professeur Mehrabian, l’importance du non-verbal, surtout en cas de doute ou d’incongruence entre la communication verbale et non-verbale. 

Malgré les précautions à prendre lorsque l’on cite les chiffres de Mehrabian, il apparaît que le non-verbal tient bien une place prédominante et primordiale dans notre appréciation des situations et de notre communication. Les spécialistes du recrutement des cadres supérieurs le disent. Les candidats les plus solides sont très conscients d'eux-mêmes et de l'image qu'ils dégagent. «Le langage corporel montre des signes d’ouverture, le candidat ralentira le débit de paroles en réponse aux questions », donnent-ils en exemple. Et ça se « sent ». 


« Power poses » et image personnelle
Nous savons tous que notre langage corporel affecte la façon dont les autres nous voient. Nous déduisons et jugeons énormément à partir du langage corporel tout comme nous sommes jugés. Mais notre comportement non-verbal peut aussi changer ce que nous pensons, la façon dont nous nous voyons nous-mêmes et ainsi, l’image que nous transmettons autour de nous. Amy Cuddy, professeur agrégé à la célèbre Harvard Business School, étudie la façon dont les expressions non-verbales de puissance appelées aussi « power poses » (positions ouvertes, bras en l’air, postures d’occupation de l'espace) influencent nos sentiments, nos comportements et les niveaux de testostérone et cortisol (hormones de puissance et du stress respectivement). 

    Les résultats de cette étude démontrent que prendre ces poses associées à la domination et la puissance - même pour aussi peu de temps que 2 minutes : 

    • augmente le niveau testostérone de façon significative (+20% ; sentiment de puissance et de confiance en soi) 
    • diminue le cortisol de 10% (meilleure gestion du stress), 
    •  stimule la prise de risque et 
    •  amène à de meilleurs résultats dans les entretiens d'embauche. 


      En effet, aussi surprenant que cela puisse paraître, ces personnes qui avaient pris les « poses de puissance » se montrent plus sûres d’elles et plus motivées. Il ne s’agit pas de qualifications ou compétences mais plutôt d’une présence convaincante, ce qui est décisif dans un processus d’entretien d’embauche. Deux minutes de « pose de puissance » conduisent à ces changements hormonaux qui configurent notre cerveau à être soit affirmé, confiant et à l'aise, soit réellement stressé et abattu. Nous avons tous ressenti cela. Donc il semble que nos comportements non-verbaux gouvernent bien ce que nous pensons et ressentons. 


      En résumé : notre corps influence notre esprit, notre esprit peut modifier notre comportement, et notre comportement peut changer nos résultats. Alors, juste avant votre prochain entretien d’embauche, filez aux toilettes et prenez les « poses de puissance » pendant 2 minutes plutôt que de rester assis, courbé à regarder votre iPhone. Essayez ! Essayez encore… deux minutes suffisent pour le devenir et l’intérioriser!

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