Conseils
Comment répondre aux objections d'un recruteur durant un entretien?

Critiquer votre manque d’expérience, douter de votre capacité à travailler en contexte grand groupe, ou de votre réelle flexibilité à cause de votre situation familiale, etc., voici quelques-unes des objections dont le recruteur use lors d’un entretien d’embauche. Comment réagir face à de telles objections ? Comment rassurer ? Certes, il n’y a pas une seule et bonne réponse, car votre situation et votre parcours diffèrent d’un autre candidat, mais voici tout de même quelques conseils pour vous aider à répondre au mieux à ces objections, souvent inévitables. 

1- Relativisez ! 

Dites vous bien que si vous êtes face au recruteur, c’est déjà parce que vous avez franchi la première étape du tri des candidatures. Votre dossier de postulation correspond globalement aux critères principaux du recruteur, votre profil l’intéresse donc à priori. Lors de cet entretien, l’objectif est donc de démontrer vos compétences et votre savoir-faire en les illustrant dans un contexte issu de votre parcours professionnel. Il s’agit aussi de rassurer le recruteur sur des éléments plus délicats qui peuvent représenter un éventuel frein à votre embauche. 

Les objections permettent souvent au recruteur de tester à chaud les réactions et le degré de motivation du candidat. Veillez donc à vous y préparer, surtout si le poste se situe assez loin de chez vous, s’il exige une réelle flexibilité (et que vous avez des enfants en bas âge), s’il se situe dans un secteur d’activité différent de celui pour lequel vous avez travaillé jusque là, ou encore si le poste exige certaines conditions ou prédispositions pour l’assumer comme il se doit. 

2- Reformulez ! 

Ne répondez pas d’emblée à chacune des objections émises par le recruteur. Tentez d’abord de comprendre ce qu’il cherche réellement à savoir. Pour cela, je vous invite à lui faire reformuler sa question. Par exemple : « Qu’est-ce qui vous gêne exactement dans le fait de … » ou bien « En quoi cela aura-t-il un impact négatif pour le poste ? » ou encore « Pouvez-vous me dire en quoi cela peut être un obstacle à mon intégration ? ». Cela vous aidera à gagner du temps et à répondre de manière plus réfléchie à certaines de ses objections. 

Demander des précisions ou faire une demande de reformulation montre à votre interlocuteur que vous prenez en compte son objection, sans jugement de valeur, et que vous cherchez sincèrement à apporter une solution. Il se sent donc entendu et écouté. C’est là que le recruteur va aller plus loin en vous énonçant ses préoccupations de façon plus précise et plus concrète. Vous pourrez alors plus facilement contre-argumenter. 

Essayez donc de trouver du positif face à certains manquements ou difficultés. Si le recruteur estime que vous n’avez pas assez d’expérience, ou pas assez de connaissances de tel ou tel secteur d’activité, démontrez lui que vous avez soif d’apprendre et que votre capacité d’adaptation a été plébiscitée à plusieurs reprises. Citez lui des exemples concrets tirés de vos expériences précédentes, ou lors de vos activités extra-professionnelles. 

3 – Argumentez ! 

Réfléchissez bien en amont de vos entretiens à tout ce que vous pouvez valoriser dans votre parcours, faire valoir comme réalisations concrètes et démontrer votre potentiel par différentes situations auxquelles vous avez déjà dû faire face. 

Si vos dernières expériences se sont réalisées en très grande autonomie, le recruteur est sans doute légitime de penser que vous pourriez avoir du mal à vous exprimer dans un contexte d’équipe. S’il prend la peine de vous interroger sur ce point, c’est qu’il attend de vous que vous le rassuriez. Alors pensez à mettre en avant une de vos activités extra-professionnelles durant laquelle tout votre esprit d’équipe s’exprime très largement (pratique d’un sport collectif, bénévolat dans une association, etc.). 

Si le poste est à repourvoir dans une administration publique et que votre parcours s’inscrit dans le privé, pensez à lui indiquer si vous êtes pleinement intégré au conseil municipal de votre commune et que vous connaissez donc déjà les rouages de l’administration. Toute expérience, toute implication extra-professionnelle pouvant vous permettre de contre-argumenter un manquement et de faire valoir certaines capacités sont à prendre en considération. Pensez-y !! 

Principaux exemples d’objections 

Le recruteur est déstabilisé par votre manque d’expérience. Il va donc falloir lui prouver que cela n’est pas un frein à la bonne tenue du poste à repourvoir. Parfois, certains stages ou emplois temporaires proposent une expérience bien plus enrichissante que des postes en CDI. Préparez-vous donc à valoriser le contenu de chacun de vos stages et/ou de vos missions temporaires, à défaut de leur durée. Illustrez votre personnalité et votre savoir-être dans un contexte précis, montrez de la clarté dans votre ambition, exprimez votre énergie et votre enthousiasme. 

On vous reproche une formation pas assez solide. Et pourtant vos compétences sont là. Là aussi, soyez aussi précis que possible en expliquant la mise en pratique que vous possédez, et votre bagage théorique non négligeable dans tel ou tel domaine. Précisez également que vous êtes parfaitement disposé à compléter votre formation en dehors de vos heures de travail, afin d’obtenir le diplôme ou la certification requise. 

Le recruteur estime que vos prétentions salariales sont trop élevées. Par cette objection, il souhaite que vous fassiez preuve de flexibilité. C’est sans doute préférable ici d’annoncer une fourchette de salaire plutôt qu’un montant précis. Ou bien si l’écart est trop important entre vos attentes et la proposition de l’employeur, proposez de revoir le salaire à la hausse à l’issue du temps d’essai, période durant laquelle vous aurez bien sûr fait vos preuves. 

Une objection au regard de la situation familiale est (presque) systématiquement posée si vous êtes une jeune femme, de manière plus ou moins subtile. Le recruteur veut surtout entendre que votre désir d’enfant ne fait pas partie de votre projet à court terme. Si vous avez déjà des enfants en bas âge et qu’il craint un manque de disponibilité et de flexibilité, permettez-vous de lui rappeler que vous avez toujours réussi à concilier vie professionnelle et vie familiale. CQFD. 

Conclusion 

Dans tout entretien, le recruteur va inévitablement chercher vos « points faibles » et vous faire part de quelques objections. C’est le jeu, soyez donc prêt ! Préparez vos arguments, et rassurez donc ce recruteur en quête du « mouton à 5 pattes ». 

Ses objections sont souvent formulées à partir d’une évidence, d’un fait indiscutable : « oui, mais vous êtes autodidacte ; oui, mais vous venez d’une PME (alors que vous postulez dans un grand groupe) ; oui, mais vous êtes surdimensionné pour le poste ; etc. » 

Savoir répondre à ses objections, c’est donc savoir prendre en compte les sources d’inquiétude du recruteur face au candidat idéal qu’il recherche. C’est aussi savoir le rassurer de la façon la plus factuelle possible afin de contrer judicieusement les éventuels points faibles de votre candidature. 

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