Conseils
Open Spaces, comment éviter que la colocation professionnelle ne tourne au cauchemar ?

L’un des objectifs principaux visé par l’organisation du travail en « open spaces » est de fluidifier la communication pour améliorer la productivité, en s’appuyant sur l’intelligence collective. Cependant, la réalité est parfois bien loin de cet idéal, et de nombreuses personnes se plaignent de la difficulté de travailler dans des bureaux partagés de plus ou moins grande taille. Pourquoi, et comment faire pour que cette vie communautaire professionnelle ne tourne pas au pugilat?

Patricia Luthy profile picture Rédigé par Patricia Luthy

Au-delà du gain incontestable d’espace à mettre au bénéfice de l’employeur, les bureaux ouverts sont censés permettre à chacun de donner des idées et des avis sur des projets qui ne le concernent pas directement, et réciproquement, de recevoir des suggestions ou de bénéficier de points de vue « alternatifs » sur les tâches qui lui sont propres. Ces interactions devraient enrichir le travail et améliorer la performance globale. Mais ce processus vertueux ne peut se mettre en place que s’il existe préalablement une satisfaction individuelle des salariés. Et c’est souvent là que le bât blesse, les inconvénients de la vie en communauté pouvant parfois l’emporter sur les aspects positifs. La situation devient alors électrique, paralysant toute possibilité de synergie. Pourtant, la plupart du temps, quelques règles de comportement simples permettent de réduire considérablement les problèmes. 

Bruit et odeurs: respectez vos voisins 

Les nuisances sonores figurent presque systématiquement en tête des doléances des personnes travaillant dans des bureaux partagés. Rares sont ceux qui ne sont jamais dérangés par le bruit - il est donc important que chacun adapte ses comportements en conséquence. Parmi les plaintes récurrentes, on trouve notamment: les sonneries de téléphone réglées sur maximum et/ou qui ne sont pas déviées en cas d’absence, les conversations téléphoniques sur haut-parleur, et les personnes qui parlent beaucoup, longtemps, fort ou qui hèlent des collègues d’un bout à l’autre du bureau. Les odeurs font également partie des plaintes qui reviennent régulièrement dans les environnements de travail partagés. C’est d’autant plus dommage que c’est un élément facile à contrôler. Si vos voisins ont le nez sensible, mieux vaut renoncer à manger votre friture de crevettes à votre place de travail – le coin café n’est sans doute pas très loin, et il aura l’avantage de vous permettre de discuter avec d’autres collègues. De même, si vous rentrez d’une heure de sport, tout le monde vous sera reconnaissant de prendre une douche avant de venir vous asseoir au bureau. 

Exprimez-vous, et définissez en équipe des règles de vie commune 

La vie en communauté requiert une certaine dose de flexibilité, mais cela ne veut pas dire que vous devez tout supporter. Chacun ayant ses propres besoins et ses propres limites, vos collègues ne peuvent pas forcément deviner que les courants d’air vous provoquent de graves torticolis, ou que vous peinez à retrouver votre concentration si l’on vous pose une question alors que vous êtes plongé dans vos tâches. Si certains comportements vous empêchent de travailler, n’hésitez pas à en parler, et à chercher des solutions avec les personnes concernées. Si le problème est plus largement partagé, prenez le temps de définir en équipe les règles applicables à tous, et formalisez-les. 

La curiosité, un vilain défaut ? 

Un problème délicat posé par les bureaux décloisonnés est celui du contrôle. En effet, comme tout se voit, et tout peut se savoir, certains salariés ont l’impression, à tort ou à raison, d’être épiés et « fliqués » en permanence par leurs collègues (et/ou leurs chefs). Ils vivent l’open space comme une atteinte à leur liberté. Si certaines remarques ou commentaires apportent réellement de la valeur (bien qu’ils viennent de personnes qui ne sont pas directement impliquées dans les projets dont il est question), tout comportement qui ne contribue pas à améliorer le résultat collectif est questionnable – ainsi, par exemple, le fait d’écouter les conversations privées de vos collègues ou de vous soucier de leurs horaires de travail. 

Le piège des rumeurs et des guerres de clan 

Favorisant la circulation de tous les types de communication, l’open space est un terreau propice aux bruits de couloir. Pas la peine de vous encombrer l’esprit – les rumeurs sont rarement porteuses de productivité. Quant aux guerres de clans, elles peuvent être réellement destructrices. Ne pas y prendre part est bien entendu un bon réflexe, mais insuffisant. Pour le bien-être de tous, il s’agit surtout de chercher des solutions, et de ne pas laisser la situation dégénérer. Si les tensions persistent trop longtemps ou si le climat se détériore, n’hésitez pas à faire appel à votre hiérarchie ou aux ressources humaines pour régler le problème. 

Des aménagements bienvenus … à utiliser avec parcimonie 

Dans les moments où vous devez réfléchir dans le calme, utilisez les « zones d’intimité temporaire » que propose votre entreprise: casques anti-bruits, petites salles de réunion ou espaces de travail individuels, travail ponctuel à domicile … ces aménagements vous permettent de vous isoler lorsque vous en avez besoin. Faites attention toutefois à ne pas en abuser : si votre casque anti-bruit reste vissé sur votre tête toute la journée, il y a peu de chances pour que vous puissiez participer à (ou bénéficier de) l’effort collectif. 

En résumé 

Si les bureaux ouverts catalysent effectivement l’énergie du groupe, le cercle vertueux recherché peut être rapidement remplacé par des tensions contre-productives lorsque les règles du jeu ne sont pas respectées. En open space, plus que de n’importe quelle autre configuration, il appartient à chacun de faire des efforts pour la communauté. Et cela en vaut la peine, car au final, ... ensemble, on est forcément plus forts !

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